Singulière, cette oeuvre interroge, intéresse ; l’on comprend qu’elle correspond à une nécessité vitale, autant celle de travailler la matière que de transmettre une vérité intime, une émotion profonde. Emmanuel Alloy entraîne irrésistiblement dans son univers où la paix côtoie l’inquiétude dans une sorte d’instabilité, de gravité aussi.
La peinture comme un combat pour éloigner la souffrance. Réalisé sur la toile ou le bois, le dessin s’inscrit parfois dans un espace où le vide a toute sa place ; seuls quelques signes animés affleurent à la surface, laissant au spectateur la liberté de lecture. La sensibilité affleure dans chaque composition et la matière apparaît parfois d’une grande légèreté, allégée de transparences. L’artiste travaille la matière. Il arrive que le blanc recouvre une grande partie de l’espace : ne demeurent alors ici et là que des traces colorées comme en suspens. Quelques signes concrets rattachent certaines de ces oeuvres à la nature mais, le plus souvent c’est un monde réinventé à travers lequel le peintre exprime sa réflexion, son émotion, son mal-être aussi.