Pour son exposition 2024 à la Fondation Taylor, l’association Pointe et Burin met l’accent sur le fantastique et l’onirisme.
Que ce soit dans les gravures de Jacques Callot, avec les architectures délirantes de Giovanni Battista Piranèse, les
aquatintes de Francisco de Goya, les créatures décadentes de Félicien Rops, ou les oeuvres de Rodolphe Bresdin dont le
rêve contamine la nature, le graveur onirique explore l’invisible et, entre rêve et réalité, se laisse dériver vers ses
mondes intimes, étonnants, dérangeants…
26 graveurs contemporains seront présentés :
Alexandre Baldo, Hélène Baumel, Fanny Bazille, Anaïs Charras, Sabine Delahaut, Anouck Faure, Clémence Fernando, Baptiste Fompeyrine, Isabelle de Font-Réaulx, Didier Hamey, Evgeniya Hristova, Seb James, Lanfranco Lanari, Corinne Lepeytre, Jean-Michel Mathieux-Marie, Giacomo Miracola, Isabelle Panaud, Léo Paul, Toni Pecoraro, Vitalia Samuilova, Véronique Sustrac, Claude Tournon, Marc Valantin, Pierre Vaquez, Hélène Varchavsky et Raúl Villullas.
Les deux planches de souscription pour 2024 seront réalisées par André Beuchat et Anaïs Charras.
Invité d'honneur : André Beuchat
"Les rêves imagés ou imaginés par André Beuchat proviennent tous dans ses gravures d’une même source :
la vision personnelle et inaliénable d’un monde autre et à la fois universel !"
Pierre von Allmen, auteur et historien d’art, à propos du travail
Originaire de Neuchâtel en Suisse, c’est à Rome qu’André Beuchat est parti étudier les grands maîtres du passé, avant de séjourner à Florence et de fréquenter l’Institut d’art Palazzo Spinelli. En 1986, il apprend, à l’Ecole Internationale de la gravure à Venise, les différentes techniques chalcographiques. En 2005, André Beuchat crée l’Atelier Alma Charta, maison d’édition où collaborent écrivains et poètes. Selon Jean-Louis Vidal, André Beuchat joue de tous les registres de l’imaginaire, de la pure fantaisie à l’étrange et aux fabuleuses visions du rêve. La très grande diversité des sujets fait de chaque gravure une surprise, un motif inédit d’étonnement et d’enchantement.
Hommage à Madeleine Flaschner (1933-2022)
Madeleine Flaschner a été l’élève de Goerg en gravure. Il la choisit pour faire partie du « groupe des dix », renommé ensuite Pointe et Burin. Membre fondatrice de l’association en 1956, elle en sera secrétaire et trésorière de 1971
à 1978, présidente de 1978 à 2010 puis présidente d’honneur etexposante jusqu’en 2022. Ses gravures et peintures ont par
ailleurs reçu de nombreux prix (médaille d’or des artistes français, prix Chassériau de l’Institut). Madeleine Flaschner était
également sociétaire de la Nationale des Beaux-Arts. Pour Jacques Houplain, graveur et critique d’art, Madeleine
Flaschner pratiquait une « eau-forte faite de graphismes entrelacés, oblitérés de repentirs signifiants, qui traduisent une
parfaite adéquation avec ses sentiments de commisération ». L’ensemble de son oeuvre est empreint d’une expression très
puissante, qui vient se nourrir d’une vision sans compromis du drame humain.
Hommage à Hélène Nué (1952-2022)
Hélène Nué s’initie à la gravure en taille-douce et au burin auprès de Claire Hénault à l’atelier « La main d’or ». Spécialiste des exlibris, elle reçoit de nombreuses récompenses,
dont le prix Paul Gonnand de la Fondation Taylor en 1997 et en 2008. Sociétaire, invitée d’honneur et graveure de trois souscriptions de Pointe et Burin, elle a également participé à 15 expositions
de l’association. Pour la graveure Brigitte Solberg, « il émane des burins d’Hélène Nué un charme envoûtant, aux
frontières du rêve. Le climat étrange, baigné de songes dans un véritable retranchement du réel, laisse entrevoir un détachement, un splendide isolement ».