Claude Selva (1940-2015)

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Dessin

Dans la feuillée, écrin vert taché d’or, Dans la feuillée incertaine et fleurie De fleurs splendides où le baiser dort, Un faune effaré montre ses deux yeux et mord les fleurs rouges de ses dents blanches. Brumée et sanglante ainsi qu’un vin vieux Sa lèvre éclate en rires sous les branches
Et quand il a fuit tel qu’un écureuil Son rire tremble encore à chaque feuille Et l’on voit épeuré par un bouvreuil Le baiser d’or au bois, qui se recueille.

Claude Selva

Claude Selva, dès son enfance se trouve dans l’ambiance du Marché aux Puces de Saint-Ouen, où son père est ébéniste. Ce milieu des stands de brocanteurs, où s’accumulent tant de choses étranges et insolites. Tout ce monde, hors du temps, favorise son imagination.
Claude Selva dessine très tôt, d’abord des cathédrales, des tours, des arbres, au crayon, à l’encre de Chine. Dans sa vingtième année, il s’éprend d’un monde imaginaire, univers nourrit par les poètes François Villon, Robert Desnos, Henri Michaud, Arthur Rimbaud, Louis Aragon, André Breton. Il est influencé par les peintres Jérôme Bosch, Brueghel, Odilon Redon, Bonnard, Vuillard, et les dessins de Rodolphe Bresdin.
Son regard et son intérêt se portent sur des personnages hors du temps et de la société, il les fait revivre à travers sa peinture et ses dessins. La vie de Claude est simple, il sait profiter des plaisirs quotidien. Ses fantasmes, ses angoisses se manifestent dans la création qui émane de sa vie intérieure et de ses rêves. La réalité cède le pas à l’imaginaire….
Jean-Claude Perrin